Dans les allées feutrées d’un parti en crise, il demeure la figure centrale, à la fois cible et pilier. Depuis la fuite d’un mémorandum explosif, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), traverse une zone de turbulences politiques. Le document, adressé directement à lui, plaidait sans détours pour son remplacement — un séisme dans les rangs de la principale formation d’opposition guinéenne. Pourtant, au cœur de la tourmente, une autre histoire se tisse : celle d’une loyauté renouvelée.
Le week-end dernier, alors que certains misaient sur un éclatement du parti, le Collège des Fédéraux du Grand Conakry est monté au créneau. Dans une déclaration ferme, ces cadres de l’ombre, représentants des différentes fédérations locales, ont tenu à réaffirmer leur engagement. « Nous renouvelons notre ferme engagement et notre détermination sans faille à poursuivre avec l’UFDG et son Président Elhadj Cellou Dalein Diallo le combat pour l’avènement d’un État de droit, juste, démocratique et prospère », ont-ils écrit, comme une main tendue dans un champ de bataille.
Derrière ces mots, une inquiétude sourde : celle d’une entreprise de déstabilisation. Les signataires dénoncent une « énième tentative d’achat de consciences, savamment orchestrée par une élite haut perchée, soutenue par des centaines de millions » — des attaques invisibles mais profondes, menées avec la complicité de quelques cadres du parti eux-mêmes.
Loin de céder à la panique, ce cercle de fidèles appelle à la vigilance et au sang-froid. Car l’UFDG, selon eux, est à une croisée des chemins : continuer le combat ou s’enliser dans les divisions internes. Et si les absences prolongées de Cellou Dalein Diallo, resté à l’étranger, pèsent sur la dynamique du parti, elles ne suffisent pas à altérer l’image d’un leader encore largement respecté dans ses rangs.
« Les difficultés font partie de la vie de toute organisation, » rappellent les signataires. Et c’est justement dans l’épreuve, affirment-ils, que se forge la solidité d’un engagement. À leurs yeux, la constance et la résilience du président de l’UFDG dérangent — elles suscitent la jalousie, la haine parfois, mais jamais l’indifférence.
Dans ce climat chargé, la récente éviction d’un haut responsable du parti, accusé d’avoir pris part à la rédaction du fameux mémorandum, marque un tournant. L’heure semble désormais à la reconstruction et au resserrement des rangs. Les voix discordantes ont peut-être tenté une fronde, mais pour l’instant, la fidélité l’a emporté.
Et Cellou Dalein, malgré l’éloignement, reste l’homme autour duquel tout s’articule. Contesté, mais debout. Ébranlé, mais pas renversé. À la tête d’un parti sous pression, il continue d’incarner une espérance. Celle, peut-être, d’un retour.
Alpha Amadou Diallo