Dans le sillage des récentes déclarations du Premier ministre sur les ondes de Radio France Internationale, où il a évoqué un possible décalage du calendrier électoral, les acteurs sociopolitiques guinéens ont rompu le silence. Ainsi, la convergence des protagonistes du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen a pris la parole ce mardi pour exprimer son désaccord. Alors que Bah Oury rejette toute idée de tenir l’élection présidentielle cette année, la convergence appelle le Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) à recadrer le chef du gouvernement. Elle affirme même qu’elle n’hésitera pas à mobiliser les forces vives du pays pour former un front uni afin de contrecarrer toute tentative de prolongation de la transition.
« Suite à l’interview du Premier ministre accordée le 12 mars 2024 à Radio France Internationale, évoquant une prolongation de la transition jusqu’à la fin de l’année 2025, nous déplorons cette volonté manifeste et unilatérale de M. Amadou Oury Bah de repousser la durée de la transition, en violation flagrante du point B des 35 résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen, relatif à la durée de la transition militaire, soit 24 mois, entérinée par le compromis dynamique avec la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) », a déclaré un représentant de la convergence.
Conscient des conséquences désastreuses d’un prolongement du calendrier électoral, ce regroupement appelle fermement le CNRD à recentrer son Premier ministre. Il n’exclut pas non plus de mobiliser les forces vives de Guinée pour former un front uni contre ce qu’il qualifie de « glissement politique ». « Nous ne tolérerons pas ce détournement politique flagrant qui engendre encore plus d’instabilité politique et sociale dans le pays. En conséquence, nous envisageons de mobiliser toutes les forces vives de Guinée pour former un front uni afin de mettre un terme à ce glissement inacceptable », a ajouté Alpha Bayo de la MAOG-G.
La convergence affirme que son engagement envers le peuple guinéen est ferme et qu’elle ne reconnaîtra plus les institutions issues du coup d’État du 5 septembre 2021 après le 31 décembre 2024.
Alpha Amadou Diallo