Le climat politique guinéen est une fois de plus en ébullition. Le samedi 18 janvier 2024, l’Union des forces républicaines (UFR) a annoncé le retrait immédiat de son représentant au Conseil national de la transition (CNT). Une décision qui illustre les tensions croissantes entre les forces politiques et les autorités militaires en charge de la transition.
Lors de son assemblée hebdomadaire, l’UFR a demandé à Ahmed Tidiane Sylla, son chargé de communication, de quitter ses fonctions au sein du CNT. Ce geste répond à l’appel des Forces vives de Guinée, qui critiquent la gestion autoritaire du processus de transition et le non-respect des engagements pris par les militaires.
« Cette institution a vu le jour grâce aux Forces vives de Guinée, dont l’UFR est un pilier. Trois ans plus tard, nous constatons l’absence de progrès significatifs. L’exemple de Maître Mohamed Traoré nous a inspirés à rappeler nos représentants », a déclaré Alya Kolon Bangoura, proche du leader Sidya Touré.
Le message est sans équivoque : l’UFR refuse de continuer à participer à un processus qu’elle considère comme improductif. « Nos délégués étaient là pour élaborer une nouvelle constitution pour la Guinée. Or, cet objectif n’a pas avancé d’un pouce. Nous demandons à nos représentants de revenir, pour le bien de la nation », a ajouté M. Bangoura.
La démission de Sylla a été officialisée par une lettre du vice-président de l’UFR et confirmée par un appel téléphonique, témoignant de l’unité du parti sur cette question. « Si Ahmed Tidiane Sylla est un patriote, il écoutera son parti et quittera le CNT après y avoir passé plus de deux ans », a conclu Bangoura.
Cette décision de l’UFR vient accentuer la pression sur les autorités de transition, qui peinent à instaurer un dialogue réellement constructif avec les forces politiques et la société civile. Le retrait de l’UFR, figure majeure de la scène politique guinéenne, risque de fragiliser davantage un processus de transition déjà chancelant.
Aziz Camara