L’électrification totale de la Guinée d’ici fin 2025 : voilà l’ambition affichée par le Premier ministre Bah Oury. Une déclaration qui, si elle se concrétise, marquerait un tournant historique pour le pays. Mais dans le camp de l’ancien pouvoir, on préfère attendre avant d’applaudir.
Marc Yombouno, ancien ministre sous Alpha Condé, résume bien le scepticisme ambiant : « J’irai dans mon village. Si j’y trouve le courant, je reviendrai et féliciterai Bah Oury des deux mains. » Une façon à peine voilée de dire qu’on doute de la faisabilité du projet.
Et pour cause : si la Guinée revend déjà de l’électricité à certains voisins grâce aux infrastructures développées sous Alpha Condé, l’idée d’un accès garanti à l’électricité pour tous les villages reste un défi colossal. Produire un gigawatt supplémentaire en moins de deux ans ? Étendre le réseau jusqu’aux zones les plus reculées ? Les obstacles techniques, financiers et administratifs sont nombreux.
Bah Oury joue ici gros. Car une promesse de cette envergure ne souffre d’aucune approximation. Si, au 30 décembre 2025, des foyers restent dans le noir, l’opposition ne manquera pas de le rappeler. En attendant, le gouvernement doit convaincre, non pas par des discours, mais par des actes. Et pour l’instant, la lumière reste à venir.
Saliou Keita