Lors d’une conférence de presse tenue la semaine dernière à la Maison commune des journalistes, Faya Millimono, présidente du Bloc Libéral, a exprimé son profond mécontentement envers la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette critique survient alors que les dirigeants de l’organisation sous-régionale se retrouvaient à Abuja, au Nigeria, pour le 66ᵉ sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement, le 15 décembre dernier.
Dans son intervention, Faya Millimono a accusé la CEDEAO de manquer de fermeté dans ses prises de décision, ce qui, selon lui, compromet sérieusement sa crédibilité. « La CEDEAO, nous l’avons dénoncée par le passé. Elle n’est pas en train de s’améliorer. Parce que si nous avons eu le troisième mandat d’Alpha Condé, c’était aussi avec l’aide de la CEDEAO », a-t-il martelé.
Il a rappelé que le Bloc Libéral avait, à l’époque, saisi la cour de justice de la CEDEAO pour tenter d’empêcher les ambitions démesurées d’Alpha Condé. « Nous avions pris un avion jusqu’à Abuja pour demander à la cour de justice de stopper les ambitions d’Alpha Condé. Pourtant, elle n’a rendu son verdict qu’en 2024. Si Alpha Condé n’avait pas été chassé du palais présidentiel, il serait à la fin de son mandat. C’est cette CEDEAO qui est en train de nous offrir de la honte », a-t-il affirmé avec vigueur.
Le leader politique a également critiqué l’organisation pour son inaction face aux crises politiques dans la sous-région, pointant un manque de maturité dans la gestion des conflits. « Quand des gens disent que la CEDEAO est guidée par des intérêts étrangers, nous constatons de plus en plus cela. Tous les pays qui sont devenus des pays à risques, c’est parce que la CEDEAO, à un moment donné, n’a pas pris ses responsabilités », a-t-il expliqué.
Faya Millimono a illustré ses propos en évoquant les situations en Guinée, au Mali et au Niger. « Nous avons connu un coup d’État en Guinée. Au Mali, on sait ce qui se passait sous IBK. Au Niger, nous savons ce qui se faisait sous Mohamed Bazoum. Mais là où la CEDEAO a montré son manque de maturité, c’est lorsqu’elle a décidé de former une armée pour attaquer le Niger. Cela a contribué à la naissance de l’Alliance des États du Sahel (AES) », a-t-il déclaré.
Avec des mots tranchants, la présidente du Bloc Libéral a exhorté la CEDEAO à revoir sa gouvernance et à rétablir sa crédibilité auprès des peuples de la sous-région.
Moussa Aziz Camara