Conakry, le 18 mars – C’est un véritable coup de tonnerre sur la scène politique guinéenne. L’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, suspendue pour 90 jours par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), crie à l’injustice et dénonce une atteinte grave à la démocratie.
Dans un communiqué au ton ferme, le parti de l’ancien Premier ministre qualifie cette décision d' »arbitraire » et de « violation flagrante des principes fondamentaux de l’État de droit et du pluralisme politique ». « Après plus d’un quart de siècle de contribution inestimable à la démocratie et au progrès en Guinée, nous refusons d’être réduits au silence par une mesure injuste et infondée », martèle le parti.
Une sanction jugée « incompréhensible et inacceptable »
L’UFR affirme s’être conformée à toutes les exigences légales dans le cadre de l’évaluation des partis politiques, notamment celles prévues par la loi de 1991 sur les formations politiques. Pourtant, le MATD a prononcé sa suspension, une décision que l’UFR juge dépourvue de toute base légale.
« Nous ignorons toujours les motifs précis de cette suspension, malgré nos multiples démarches pour obtenir des explications », indique le parti, qui exige que les raisons juridiques et administratives de cette sanction soient formellement communiquées.
Une manœuvre politique du CNRD ?
Pour l’UFR, cette suspension s’inscrit dans une stratégie plus large visant à affaiblir, voire éliminer, les formations politiques les plus influentes du pays. Aligné sur la position des Forces Vives de Guinée, le parti de Sidya Touré dénonce une tentative manifeste du Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) d’installer un climat de monopole politique.
Appel à la mobilisation
Face à cette situation, l’UFR ne compte pas rester passive. Elle appelle ses militants, sympathisants et toutes les forces démocratiques à se mobiliser pour défendre la démocratie et le multipartisme en Guinée. « Nous restons debout, aux côtés du peuple guinéen, pour continuer le combat pour la liberté, la justice et la démocratie », déclare le parti.
L’UFR met en garde la junte contre toute « instrumentalisation de l’administration publique à des fins politiques » et prévient que toute tentative de musellement des partis d’opposition ne fera que renforcer leur détermination.
Avec cette suspension, le bras de fer entre le pouvoir militaire et les formations politiques s’intensifie. L’opposition va-t-elle réussir à inverser la tendance ? L’avenir politique de la Guinée entre dans une phase critique.
Aziz Camara