La libération de Mohamed Touré, fils de l’ancien président Ahmed Sékou Touré, divise l’opinion publique et enflamme les débats sur les réseaux sociaux. Face à la controverse, Dr Édouard Zoutomou Kpogomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP), a tenu à apporter des précisions sur les circonstances de cette libération.
Une justice américaine intransigeante
Installé aux États-Unis depuis plus de trente ans, Dr Zoutomou rappelle que le système judiciaire américain est connu pour sa rigueur et son indépendance. « Ceux qui connaissent la justice américaine savent qu’elle ne se laisse pas manipuler. Ce n’est pas un système où l’on peut intervenir à sa guise », affirme-t-il. Il rappelle que Mohamed Touré a été condamné à sept ans de prison pour des faits graves. « Aux États-Unis, maintenir un enfant sous son toit dans des conditions assimilables à l’esclavage est un crime, qu’il s’agisse ou non de son propre enfant. C’est pour cela qu’il a été condamné », explique-t-il.
Une libération encadrée par des critères stricts
Le leader politique, membre des Forces vives de Guinée, précise que la libération de Mohamed Touré ne relève pas d’une décision arbitraire, mais répond à des critères bien définis. « Sa peine était assortie de clauses qui pouvaient mener à son expulsion du territoire américain. Il a purgé sa peine et respecté certaines conditions de bonne conduite », souligne-t-il. Il suggère également qu’un éventuel paiement d’amende aurait pu jouer en faveur d’un allègement de sa sanction.
Un retour qui suscite l’interrogation
Dr Zoutomou s’interroge sur l’engouement médiatique entourant le retour de Mohamed Touré en Guinée. « Pourquoi ce battage autour de l’arrivée d’un Guinéen alors que d’autres condamnés sont régulièrement expulsés sans provoquer un tel tollé ? », questionne-t-il.
Réagissant aux déclarations de Mohamed Touré, qui laisse entendre que sa libération aurait été facilitée par des interventions politiques, Dr Zoutomou exprime son scepticisme. « Dire que des démarches ont été entreprises, c’est une chose. Mais prétendre qu’elles ont influencé le verdict est un mensonge. Si j’appelais moi-même le ministre de la Justice américain pour demander la libération de quelqu’un, cela ne suffirait pas à faire plier le système », tranche-t-il.
Dans ce contexte, la libération de Mohamed Touré continue d’alimenter les débats, entre réalité judiciaire et récupération politique.
Alpha Amadou Diallo