Conakry, envoyé spécial – La question de la liberté d’expression en Guinée est au cœur des débats. Alors que certaines voix dénoncent un climat répressif, le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo, rejette ces accusations et appelle à la responsabilité des acteurs publics et des médias.
C’est un discours offensif que le ministre et porte-parole du gouvernement a tenu récemment, en réponse à ceux qui estiment que l’espace public guinéen se resserre sous la pression des autorités. Face à la presse, Ousmane Gaoual Diallo a dénoncé ce qu’il qualifie de tentatives de “discrédit” contre la Guinée.
“Personne ne peut dire que le président n’est pas beau et être décapité le soir”
Pour illustrer son propos, le ministre a pris l’exemple d’une récente intervention d’Ibrahim Diallo, membre du FNDC, sur la chaîne internationale France 24. “J’ai cru qu’il parlait d’un autre pays. Ce n’est qu’à la fin que j’ai compris qu’il parlait de la Guinée”, a-t-il déclaré, estimant que certains propos dressaient un portrait exagérément sombre de la situation du pays.
“Les discours de plus en plus violents sont diffusés à longueur de journée. Non pas contre tel ou tel individu, mais souvent pour tenter de discréditer le pays”, a-t-il dénoncé. Avant d’insister : “Personne ne peut dire que le travail du gouvernement est mauvais et se retrouver en prison. Mais ce n’est pas la Guinée !”
Un appel à la responsabilité des médias et des acteurs politiques
Tout en affirmant que le droit à la critique reste essentiel, Ousmane Gaoual Diallo met en garde contre les dérives pouvant, selon lui, fragiliser le pays. “La nation est notre bien commun, et chacun doit veiller à la protéger”, a-t-il souligné, rappelant que “les mots peuvent détruire une nation en construction”.
Les médias, eux aussi, sont invités à faire preuve de prudence et de discernement. “Notre pays tente de bâtir une démocratie vivante, qui donne de la place à toutes les opinions”, a insisté le porte-parole du gouvernement, tout en évoquant les dangers de certains contenus publiés sans tenir compte du contexte sociologique et politique.
Dans un contexte où les tensions politiques restent vives, ce message du gouvernement s’inscrit dans une stratégie de communication visant à défendre son bilan et à contrer les critiques. Mais suffira-t-il à dissiper les inquiétudes sur l’état des libertés en Guinée ? Rien n’est moins sûr.
Saliou Keita