Conakry, entre satisfaction et amertume
Le Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) a enfin obtenu son certificat d’aptitude, après un processus administratif long et semé d’embûches. Une reconnaissance officielle qui lui permet d’exercer pleinement ses activités politiques. Pourtant, au siège du parti, l’heure n’est pas aux festivités. L’absence de leur leader, emprisonné depuis plusieurs mois, pèse sur les esprits et tempère toute célébration.
Un parcours semé d’embûches
Il aura fallu plus de six mois d’efforts soutenus pour parvenir à cette certification. Le processus, piloté par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), s’est avéré exigeant. Me Mamadou Malal Bah, responsable des affaires juridiques du MoDeL, raconte : « Nous avons dû rassembler une quantité impressionnante de documents. Parfois, des lenteurs administratives ont freiné la procédure, mais nous avons tenu bon. » Un travail de longue haleine qui s’est achevé par une validation tant attendue.
Une victoire amère
Si l’obtention du certificat symbolise une avancée majeure pour le parti, elle ne répare pas l’injustice ressentie par ses militants. Leur président, condamné à deux ans de prison ferme, demeure derrière les barreaux. Pour Me Bah, l’inquiétude domine : « Ce certificat est une reconnaissance institutionnelle, mais nous ne pouvons nous en réjouir pleinement tant que notre président est détenu. Son arrestation est arbitraire, nous attendons que la justice rétablisse ses droits. » Le parti a fait appel du verdict et attend que la cour d’appel se prononce.
Mobilisation et résilience
Dans ce contexte tendu, le MoDeL refuse de baisser les bras. Loin de se contenter de cette légitimation administrative, le parti intensifie ses actions pour obtenir la libération de son leader. Entre pressions judiciaires et plaidoyers politiques, la bataille continue.
Dans les couloirs du siège du MoDeL, l’atmosphère oscille entre soulagement et frustration. La reconnaissance officielle est une étape, mais la vraie victoire, pour eux, sera celle de la justice.
Algassimou L Diallo