L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) vient de frapper un grand coup. Par deux décisions signées le 10 mars 2025, Cellou Dalein Diallo a acté le remplacement de deux poids lourds du parti : Cellou Baldé, Coordinateur des Fédérations de l’intérieur, et Mamadou Maladho Diallo, Trésorier National. Un remaniement qui ne passe pas inaperçu, tant il intervient dans un climat politique électrique et soulève de nombreuses questions.
Une purge politique masquée ?
La décision a fait l’effet d’un séisme au sein de l’UFDG. Cellou Baldé, stratège clé de l’implantation du parti en province, et Mamadou Maladho Diallo, maître des finances de la formation politique, sont mis sur la touche sans explication officielle. Mais une coïncidence saute aux yeux : ces deux figures ont récemment rencontré le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Un rapprochement jugé inacceptable par la direction du parti ?
Les décisions n°018/UFDG/CAB/2025 et n°017/UFDG/CAB/2025 actent respectivement la nomination d’Abdoulaye Bah, conseiller politique de Cellou Dalein Diallo, à la coordination des fédérations de l’intérieur, et de Kalémodou Yansané, vice-président chargé des Affaires économiques et financières, qui prend temporairement les rênes de la trésorerie du parti. Un signal fort.
Ligne rouge infranchissable
Difficile de ne pas voir dans cette double éviction une mise en garde claire. L’UFDG envoie un message sans ambiguïté à ses cadres : toute connivence avec le pouvoir militaire sera sanctionnée. Dans un contexte où la transition politique guinéenne s’enlise et où l’opposition peine à trouver sa place, cette stratégie de fermeté est assumée par Cellou Dalein Diallo.
Mais cette intransigeance suffira-t-elle à maintenir la discipline au sein du parti, ou risque-t-elle au contraire d’attiser des dissensions internes ? L’avenir le dira. Une chose est sûre : à l’UFDG, la tolérance zéro est de mise.
Aziz Camara