Parfois, la politique ressemble à une pièce de théâtre où chacun joue son rôle, souvent dicté par les circonstances. Depuis la chute d’Alpha Condé, certains anciens partisans du régime se découvrent soudain des rancœurs, des frustrations longtemps tues. À en croire le RPG Arc-en-ciel, ces « frustrés » seraient en réalité des figurants dans une mise en scène orchestrée pour plaire aux nouvelles autorités.
« On vient, on montre des groupes de personnes par-ci par-là pour dire que ce sont des frustrés du RPG », s’indigne Mohamed Lamine Kamissoko, ancien député du parti. Pour lui, ces manœuvres relèvent plus de l’opportunisme que d’un véritable malaise interne. Il rappelle qu’Alpha Condé n’a jamais promis des postes à tout-va, et encore moins des liasses de billets à ses militants. « Tout est question de destin », martèle-t-il.
Il est vrai qu’en Guinée, les attentes des militants sont souvent à la hauteur des promesses, réelles ou fantasmées, des leaders politiques. Mais l’ancien régime défend son bilan : l’électricité, pilier du développement industriel, aurait été la clé de voûte de la gouvernance Condé. « Regardez aujourd’hui la prolifération des petites usines de jus de fruits ! Grâce à quoi ? Grâce au courant », insiste Kamissoko, avant d’évoquer l’exportation d’électricité vers les pays voisins.
Mais le RPG ne s’arrête pas là. Il invoque également le projet Simandou 2040, qui aurait, selon lui, propulsé la Guinée à un niveau envié par d’autres États si le coup d’État n’avait pas eu lieu. Un regret teinté d’amertume, d’autant plus que certains voisins auraient même déclaré : « Si vous ne voulez pas d’Alpha Condé, donnez-le-nous ! »
Derrière ces déclarations, une réalité demeure : la transition a rebattu les cartes du jeu politique, et chacun tente d’y trouver sa place. Mais alors, ces militants en rupture avec leur ancien parti sont-ils réellement des « frustrés » ou simplement des acteurs cherchant un nouveau rôle ? À chacun de juger.
Alpha Amadou Diallo