Dans une déclaration cinglante, Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planification du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), exprime sa profonde déception à l’égard du général Mamadi Doumbouya, qualifié autrefois de « Messie » lors de son arrivée au pouvoir suite au coup d’État du 5 septembre.
Selon Koundouno, le chef de la junte, censé rectifier les erreurs du passé, s’est métamorphosé en un « oppresseur des plus inégalables ». Il regrette amèrement cette transformation et accuse le général Doumbouya de s’engager dans une démarche de confiscation du pouvoir.
Le responsable du FNDC souligne que la création de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) sert uniquement à éliminer « certains anciens dignitaires encombrants ou menaçants pour son pouvoir ». Il mentionne le retrait de personnalités telles que le Général Sadiba Coulibaly, le Général Abdoulaye Keita, le Colonel Philippe Magassouba, le Colonel Mouctar Kaba alias Spartacus, affirmant que certains ont été écartés de manière permanente, tandis que d’autres le sont temporairement pour renforcer son emprise sur le pouvoir.
Koundouno accuse également le président de la transition de ne pas être préoccupé par le retour à l’ordre constitutionnel, se concentrant plutôt sur des initiatives de développement. Il critique le musellement de la presse et la restriction de l’espace civique et politique, soulignant que la prétendue dissolution du FNDC vise à punir ceux qui ont refusé de se plier aux desseins du régime.
En outre, Sékou Koundouno affirme que le mépris manifesté par le chef de la junte, ainsi que de ses proches collaborateurs, envers les principaux acteurs sociaux du FNDC, la presse et d’autres leaders politiques, est sans précédent. Il souligne également la violation du principe de neutralité des membres du gouvernement, citant l’exemple d’Ousmane Gaoual, régulièrement engagé dans des attaques contre son ancien parti et impliqué dans l’arène politique.
Depuis l’étranger, Koundouno exhorte les Guinéens à tirer les conséquences de la situation, car il considère que le président de la transition a tout l’air d’un « prototype d’imposteur ».
Saliou Keita