Conakry – La suspension des activités du RPG Arc-en-ciel par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) continue de susciter des remous. Loin de se plier à cette décision, l’ancien parti au pouvoir affiche une posture de défiance, revendiquant son ancrage historique et son droit à exister.
Dans une salle comble, les cadres du RPG Arc-en-ciel tentent de rassurer leurs militants, inquiets face à l’avenir du parti. L’ancien député Mohamed Lamine Kamissoko prend la parole, d’un ton à la fois ferme et mesuré :
« Depuis sa création, le RPG a toujours été un acteur majeur de la vie politique guinéenne. Nous avons traversé bien des épreuves et nous en avons toujours émergé plus forts. Aujourd’hui encore, nous appelons nos militants à la sérénité. »
Un message destiné à calmer les esprits, mais qui peine à masquer la frustration d’un parti qui se sent pris au piège par le régime de transition.
Au-delà de la suspension, c’est le cadre imposé par les autorités qui cristallise la colère des cadres du parti. Parmi les exigences du MATD : l’organisation d’un congrès et la justification des finances du RPG Arc-en-ciel. Des demandes jugées irréalistes par Kamissoko :
« Comment organiser un congrès sans moyens ? Nous sommes financièrement et administrativement bloqués. C’est une manière déguisée de nous neutraliser. »
Un sentiment d’injustice partagé par de nombreux militants, qui y voient une volonté manifeste d’affaiblir leur formation politique.
Face aux exigences du gouvernement de transition, la ligne du RPG Arc-en-ciel est claire : il n’est pas question de céder. Kamissoko le martèle avec force :
« Un congrès ne se fait pas sur un claquement de doigts. Ce qu’ils veulent, c’est nous forcer à quémander des fonds auprès du gouvernement putschiste. Nous refusons de nous soumettre ! »
Une déclaration qui illustre la crispation croissante entre l’ancien parti au pouvoir et les autorités de la transition.
Malgré cette période d’incertitude, les figures du RPG Arc-en-ciel se veulent confiantes. Kamissoko, dans un dernier message, défie les sceptiques :
« Le RPG est une institution enracinée. Les régimes passent, mais nous restons. »
Le RPG Arc-en-ciel et le gouvernement de transition semblent engagés dans une épreuve de force aux conséquences imprévisibles. La question demeure : jusqu’où ira cette confrontation politique ?
Saliou Keita