Conakry, le 7 février 2025 – L’Union sacrée des Forces vives de Guinée (US-FVG) monte au créneau. Réunis en conférence de presse ce vendredi, les membres de cette plateforme politique et sociale ont dénoncé des entraves au processus de transition. Et dans leur ligne de mire : certains proches collaborateurs du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya.
Depuis plusieurs mois, l’US-FVG plaide pour une transition apaisée et un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Mais selon ses responsables, des acteurs influents au sein de l’appareil d’État ralentissent délibérément ce processus.
« Aujourd’hui, force est de reconnaître que malgré les efforts consentis par le chef de l’État pour bien conduire la transition, certains de ses collaborateurs civils constituent un frein au retour à l’ordre constitutionnel. Cela se manifeste par des déclarations de nature à compromettre la réussite de la transition », déclare un porte-parole de l’Union sacrée.
Un dialogue national au point mort
L’US-FVG exhorte le général Mamadi Doumbouya à relancer un cadre de concertation entre le CNRD et les acteurs politiques et sociaux. Selon les membres de la plateforme, ce dialogue permettrait une « requalification réaliste et consensuelle du chronogramme de la transition », conformément aux engagements pris par le chef de la junte dans son discours du 31 décembre 2024.
Mais sur le terrain, le dialogue semble au point mort. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un manque de volonté politique de la part de certains membres du gouvernement. « Il y a une résistance en interne. Certains profitent de la situation et ne veulent pas voir le pays avancer vers des élections démocratiques », confie sous anonymat un cadre de l’opposition.
Entre attentes et tensions
Depuis le 5 septembre 2021, date du coup d’État ayant renversé Alpha Condé, l’US-FVG dit avoir fait le choix d’accompagner la transition pour assurer le respect des engagements pris avec la CEDEAO. Elle a notamment contribué aux travaux du Conseil national de la transition (CNT) et participé à l’élaboration de la nouvelle constitution.
Mais aujourd’hui, l’organisation exprime son inquiétude face aux lenteurs observées. Si la junte a promis des élections, aucun calendrier précis n’a été rendu public. Une incertitude qui alimente les tensions entre les autorités et la classe politique.
« Nous demandons au président de la transition de prendre ses responsabilités. Il doit s’assurer que personne, au sein de son entourage, ne sabote le processus en cours », insiste un dirigeant de l’US-FVG.
Alors que la communauté internationale garde un œil attentif sur l’évolution de la situation en Guinée, la pression monte sur le CNRD. Le général Doumbouya cédera-t-il aux revendications de l’opposition et de la société civile ? Pour l’instant, le flou demeure.
Fatimatou Diallo