En politique, la mémoire est souvent sélective. Bah Oury, aujourd’hui Premier ministre, mais surtout cofondateur revendiqué de l’UFDG, ne semble pas prêt à tourner la page de son éviction du parti. Face à la presse, il a réaffirmé son rôle central dans la genèse de cette formation et dans l’ascension de ses figures emblématiques, à commencer par Cellou Dalein Diallo.
« J’ai créé un parti, l’UFDG », martèle-t-il, comme un rappel nécessaire à ceux qui voudraient réécrire l’histoire. Il revendique notamment d’avoir maintenu Bah Mamadou dans le jeu politique en 2002, au nom d’une certaine fidélité à l’héritage militant. Et surtout, il insiste sur le calcul stratégique qui a conduit à l’accession de Cellou Dalein Diallo à la présidence du parti en 2008. Un choix qui, selon lui, reposait sur une nécessité d’ouverture et de légitimité électorale.
Derrière cette mise au point, une question demeure : que cherche Bah Oury ? Une reconnaissance tardive de son rôle ? Une revanche politique sur son passé au sein de l’UFDG ? Ou prépare-t-il simplement le terrain pour une recomposition du paysage partisan ? Quoi qu’il en soit, cette bataille mémorielle illustre une constante de la politique guinéenne : ici, les querelles d’héritage comptent autant que les ambitions d’avenir.
Amadou Diallo