L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) vient d’être placée dans une posture des plus inconfortables : autorisée à poursuivre ses activités, mais sous réserve d’un délai de 45 jours pour organiser son congrès. Un compte à rebours imposé par les autorités, alors même qu’une décision judiciaire vient entraver ce processus décisif pour l’avenir du parti.
Joachim Baba Milimouno, coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, s’est exprimé à l’issue de la rencontre d’évaluation des partis politiques. Son ton, entre fermeté et frustration, résume la complexité de la situation : « L’UFDG est totalement à jour. Cependant, il y a quelques jours, le tribunal de première instance de Dixinn a pris une mesure conservatoire suspendant l’organisation de notre congrès. Dans son intervention, madame la directrice nationale des affaires politiques et électorales a mentionné que les partis ayant des difficultés à organiser leur congrès ont été classés parmi les 24 formations non certifiées, mais tout de même autorisées à exercer. »
Un paradoxe que le responsable de l’UFDG ne manque pas de souligner. Le parti, déjà engagé à « plus de 95 % » dans l’organisation de son congrès, se retrouve contraint par une décision judiciaire qui gèle toute avancée. « Nous espérons qu’aujourd’hui, 14 mars, notre dossier sera tranché par le tribunal de Dixinn. Une levée de la mesure conservatoire permettrait à l’UFDG d’organiser son congrès et, par conséquent, de rejoindre les 115 partis certifiés. »
Le sort de l’UFDG repose désormais entre les mains de la justice. Mais dans un paysage politique où le juridique et le politique s’entrelacent dangereusement, cette attente pourrait s’éterniser. L’issue de cette affaire déterminera non seulement l’avenir institutionnel du parti, mais aussi la sincérité des processus de certification engagés par les autorités. D’ici là, le parti de Cellou Dalein Diallo est suspendu à un fil, entre espoir et incertitude.
Alpha Amadou Diallo