La manifestation des Forces Vives de Guinée, organisée le lundi 6 janvier 2025, a tourné au drame à Conakry, faisant trois victimes. Les manifestants réclamaient le départ du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et l’instauration d’une transition civile. Cette violence a soulevé l’indignation, notamment au sein du RPG arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir, qui a fermement dénoncé l’usage de balles réelles par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants.
Lors de l’assemblée générale du samedi 11 janvier 2025, Aboubacar Demba Dansoko, figure influente du parti, a exprimé son regret face à la perte de vies humaines lors de cette manifestation pacifique. « Nous déplorons profondément qu’en dépit du caractère pacifique de cette manifestation, des innocents aient perdu la vie », a-t-il déclaré.
Dans son intervention, Demba Dansoko a également critiqué la gestion de la transition par le président Mamadi Doumbouya, particulièrement le non-respect de ses engagements. Le général, après sa prestation de serment devant les autorités judiciaires, avait promis de rendre le pouvoir aux civils avant le 31 décembre 2024, un engagement qui, selon le membre du RPG, n’a pas été tenu. « Le président avait pris un engagement solennel, mais il ne l’a pas respecté. Il aurait dû aborder cette question dans son discours de Nouvel An », a-t-il ajouté.
Il a souligné que, en période de crise, la parole d’un leader doit être une garantie pour la population. « Un homme d’honneur doit honorer ses engagements. Le silence du président à ce sujet est, pour nous, inacceptable », a précisé Aboubacar Demba Dansoko. L’ancien cadre du RPG a aussi critiqué le silence des leaders religieux face à la situation politique en Guinée. « Nos religieux, en temps normal, sont une référence. En période de tension, leur silence est d’autant plus inquiétant », a-t-il conclu.
Les appels à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à la mise en place d’une transition civile restent donc vifs, dans un contexte où la patience de la population semble à bout.
Amadou Diallo