C’est un coup de tonnerre dans le paysage médiatique guinéen. Lamine Guirassy, figure de proue et voix influente des médias en Guinée, se trouve une nouvelle fois dans l’œil du cyclone. L’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) a pris la décision radicale de retirer toutes les fréquences de ses stations de radio. Cette mesure draconienne fait suite à la récente révocation des licences de Radio Espace (99.7 FM), Espace TV et Sweet FM (99.1 FM) par le ministère de l’Information et de la Communication.
La missive officielle adressée à Hadafo Média, l’empire médiatique bâti par Guirassy, ne laisse aucun doute sur la sévérité de cette décision. En plus des fréquences radio, l’ARPT a également ordonné le retrait du VSAT, outil indispensable pour la diffusion d’Espace TV.
La copie de la lettre envoyée à Hadafo Média ; LA lettre en PDF
Cette décision marque une escalade inquiétante dans la répression des médias guinéens, particulièrement ceux sous l’égide de Guirassy. En s’attaquant frontalement aux plateformes de diffusion de Hadafo Média, les autorités guinéennes envoient un message fort, voire alarmant, sur l’état de la liberté de la presse et la diversité médiatique en Guinée.
Il est difficile de ne pas voir dans cette action une tentative de museler une voix critique et indépendante, une voix qui a souvent été à l’avant-garde de la défense des valeurs démocratiques et de la liberté d’expression dans un pays où ces principes sont régulièrement mis à l’épreuve. La communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’homme et les citoyens guinéens eux-mêmes doivent rester vigilants face à cette nouvelle attaque contre la liberté d’informer et d’être informé.
Le retrait des fréquences de Lamine Guirassy est plus qu’une simple mesure administrative : c’est un symbole inquiétant d’une volonté de contrôle et de restriction de l’espace public de débat. La liberté de la presse n’est pas un luxe, c’est un pilier de toute société démocratique. En Guinée, ce pilier semble aujourd’hui plus fragile que jamais.
Alpha Amadou Diallo