C’est une scène aussi révoltante qu’inimaginable qui s’est déroulée ce samedi 18 mai dans la commune urbaine de Sanoyah. Aly Manden Massa Keïta, président de la délégation spéciale de Sanoyah et propriétaire de la radio Sabou FM, a agressé un journaliste de la Radio Gnouma FM avant de lui confisquer son téléphone. Ce dernier, Kerfala Soumah, se trouvait sur les lieux pour couvrir une journée d’assainissement.
Le décor est planté : un jeune journaliste consciencieux, prenant des images de la séance de nettoyage, voit soudain sa tâche interrompue de manière brutale. Aly Manden Massa Keïta, s’est approché de Kerfala Soumah avec une attitude méprisante et lui a arraché son téléphone des mains. Mais cela ne s’arrête pas là : « C’est comme ça un journaliste doit travailler ? » lui a-t-il lancé avec véhémence avant de détruire ses écouteurs et de jeter son masque au sol
Kerfala Soumah, encore abasourdi par cette agression, a relaté sa mésaventure au siège de la commune. « J’étais en train de prendre des images du président de la délégation spéciale et de son équipe au travail, pensant que c’était normal de documenter leurs efforts. C’est alors qu’il m’a vu et m’a interpellé de manière agressive avant de me retirer mon téléphone et de menacer de brûler les planches des femmes vendant des fruits et légumes », raconte-t-il.
Face à ces événements choquants, Aly Manden Massa Keïta n’a pas montré le moindre remord. Rencontré dans son bureau, cigarette en main, il a reconnu sans gêne avoir confisqué le téléphone. Selon lui, Kerfala Soumah n’était qu’un imposteur se faisant passer pour un journaliste : « Il m’a filmé pendant que je discutais avec un chef de quartier. Je ne tolère pas ce genre de comportement. Après 30 ans de carrière, je ne me laisserai ni intimider, ni effrayer par des pseudos journalistes de Gnouma FM. »
Il est scandaleux de constater qu’un homme censé représenter l’autorité et la transparence s’en prenne de manière aussi violente à un journaliste en plein exercice de ses fonctions. Cette agression est une attaque directe contre la liberté de la presse, un pilier fondamental de toute démocratie.
Il a fallu l’intervention de la patronne de la radio Gnouma, Massé Daffé, pour que le téléphone soit restitué à Kerfala Soumah. Ce dernier a néanmoins été contraint de supprimer toutes les images qu’il avait prises, une condition imposée par Aly Manden Keïta.
Cet incident soulève des questions cruciales sur la protection des journalistes et la liberté d’informer dans notre pays. Quand ceux qui sont censés protéger et servir le public se transforment en oppresseurs, c’est toute la société qui doit se lever pour défendre ses droits et ses libertés. L’agression de Kerfala Soumah par Aly Manden Massa Keïta ne doit pas rester impunie. Elle doit servir de catalyseur pour une prise de conscience collective et pour des mesures concrètes visant à garantir que de tels abus ne se reproduisent plus.
Algassimou L Diallo