Monsieur le Ministre de la justice ;
Dans la vie, tous les combats ne se livrent pas, car toutes les guerres ne se gagnent pas. Personne ne gagne dans un affrontement, dans de l’escalade, dans la violence verbale.
Quand Dieu dans magnificence vous choisit parmi tant d’autres de vos semblables pour la direction des affaires pendant un certain moment, Demandez-lui la sagesse et l’humilité.
Avez-vous pensé aux engagements de notre pays contenu dans le mémorandum signé avec le bureau de la Cour pénale internationale avant d’accepter un seul jour perdu de ce procès ?
Pensez-vous un instant à ces accusés qui, au-delà de leurs inquiétudes quant aux sorts à eux réservés, vivent dans des conditions exécrables et fatidiques de détention préventive ?
Avez-vous pensé à ces victimes qui, depuis plus d’une décennie réclament justice ?
Avez-vous enfin pensé aux impacts d’un tel procès sur la vie professionnelle, sociale et familiale des Avocats ?
Je n’ai plus besoin de vous rappeler que les Avocats ne sont pas des fonctionnaires de l’administration publique. Qu’ils vivent d’honoraires payés par leurs clients.
Si à votre jeune âge, vous avez pu gravir les échelons pour vous retrouver à ce poste, vous devriez en être jaloux pour protéger cet acquis.
Savoir sauvegarder ses intérêts quelle que soit la manière n’est nullement une faiblesse, mais une preuve de grandeur et de maturité d’esprit.
En tout état de cause, le terrain dans lequel vous fermez les poings contre les avocats est votre pépinière, s’il y a un perdant, ce sera inéluctablement vous et vous seul.
Ce procès que l’on qualifie de procès du siècle, si vous le réussissez, vous serez dans l’histoire de la plus belle des manières, mais le contraire ne vous sera que regret pour le reste de votre vie.
Il est donc temps pour vous d’éviter le chavirage au bateau qui tangue déjà aux flots successifs d’une mer agitée par la situation politique et économique du pays.
Vous n’avez pas eu besoin de texte de loi pour créer de bonnes conditions de travail pour les autres acteurs du procès. Pourquoi Monsieur le Ministre ?
Ça ne vous coûte rien de venir à la maison, dans votre maison pour parler avec vos amis d’hier (les avocats) et une solution sera trouvée à votre honneur.
Ceci est un devoir de jeunesse, car votre échec au sein de ce département stratégique, détenteur de la boussole de cette transition m’indignera.
Dans l’espoir que vous me lirez au chevet de votre lit et que la nuit portera conseil, je vous souhaite une excellente journée dominicale Monsieur le Ministre.
J’allais oublier, un conseil d’ami : « évitez la guerre des hommes en robe noire ».
(Source : Kalenews)