Dans le tumulte du procès pour les massacres du 28 septembre 2009, les avocats de la défense ont pris la parole ce jeudi lors d’une conférence de presse. Leur objectif : justifier leur absence lors de la dernière audience, arguant qu’ils n’avaient pas été notifiés de la décision de la Cour d’appel de Conakry rejetant leur requête de sursis concernant la requalification des charges en crimes contre l’humanité. De plus, ils ont soulevé des questions sur la présence d’une délégation de la Cour pénale internationale (CPI) à Conakry après que l’affaire ait été portée en appel.
Me Antoine Pépé Lama, l’un des avocats de la défense, a déclaré : « C’est donc à travers la presse et par le représentant du procureur de la CPI que nous avons appris le rejet présumé de notre requête. En tant que professionnels, nous affirmons qu’une notification judiciaire ne devrait pas se faire par voie de presse. Il y a des procédures administratives à respecter. Nous sommes donc préoccupés par ces événements qui soulèvent des questions quant au respect des droits des personnes que nous défendons. »
Face à ces préoccupations, les avocats de la défense se réservent le droit de contester l’ordonnance de la Cour d’appel qui a rejeté leurs demandes. Ils ont également assuré qu’ils participeraient à l’audience prévue pour le lundi 8 avril 2024, où les confrontations devraient débuter.
Me Lanciné Sylla a ajouté : « L’ordonnance de la Cour d’appel contre laquelle nous envisageons un recours n’est pas conforme aux droits. La loi stipule que l’ordonnance devrait se limiter à la recevabilité de notre appel, mais elle va au-delà en rejetant notre appel et en déclarant qu’il sera examiné sur le fond. »
Pour sa part, Me Antoine Pépé Lama a souligné : « Il est important de comprendre que la défense n’a pas boycotté cette audience pour retarder le procès, contrairement à ce qui est allégué. Nous voulions simplement respecter la légalité et attirer l’attention du tribunal sur les violations et les lacunes que nous avons relevées. Maintenant que l’ordonnance a été officiellement notifiée à presque tous les avocats, la défense sera unanimement présente à la prochaine audience pour poursuivre les débats. »
Les deux avocats de la défense, Me Lancinet Sylla et Me Antoine Pépé Lama, se sont exprimés en tandem, soulignant leur engagement dans la quête de justice pour les événements tragiques de septembre 2009.
Alpha Amadou Diallo