Dans les méandres de la salle d’audience de la Cour d’Appel de Conakry, ce lundi 27 mai 2024, s’est déroulé un épisode crucial de l’histoire judiciaire de notre nation. Les avocats de la défense se sont une nouvelle fois levés, prêts à batailler pour la justice dans l’affaire tragique des événements du 28 septembre 2009, une date qui résonne encore dans les mémoires, marquée par des pertes humaines insupportables, dépassant les 150 âmes.
Me Bombi Mara, voix éminente de la défense, s’est érigé en rempart de l’innocence de son client, l’ancien ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Chérif Diaby. Avec une éloquence aiguisée, il a disséqué les éléments de l’accusation, questionnant le rôle de son client dans les tourments de cette journée funeste. « Où est la preuve de sa culpabilité ? Où sont les traces de violence attribuées à mon client ? », s’interroge-t-il avec fermeté, pointant du doigt l’absence criante de témoignages et de preuves tangibles.
Me Mara a peint le portrait d’un homme dont l’éducation et le dévouement envers autrui sont diamétralement opposés à l’image d’un agresseur. « Comment peut-on imputer de tels actes à un homme dont le seul dessein était de secourir les victimes ? », s’insurge-t-il avec justesse. La question cruciale surgit alors : Chérif Diaby était-il même présent sur les lieux de l’incident ? Une interrogation à laquelle il répond par la négative, démontant ainsi l’accusation de coups et blessures volontaires.
Pourtant, les nuages noirs de l’accusation planent aussi au-dessus de la tête de Chérif Diaby, le chargeant de non-assistance à personne en danger et de complicité dans des actes aussi ignobles qu’enlèvements, séquestrations et tortures. Mais Me Mara, tel un gardien inflexible de la vérité, réfute ces allégations, exigeant des preuves tangibles, des témoignages crédibles. « Où sont les victimes de ces prétendus actes ? Où sont les traces de leur souffrance ? », lance-t-il, défiant l’accusation.
Au cœur de son plaidoyer résonne l’appel à la raison, à la justice éclairée. Me Mara implore le tribunal de considérer la prescription des faits, de peser le poids de l’absence de preuves matérielles et intentionnelles. Il invoque l’article 544 du code de procédure pénale, invoquant la nécessité de préserver l’intégrité de la justice en exonérant Chérif Diaby de toute poursuite injustifiée.
Ainsi, dans cette salle d’audience chargée d’émotions et d’enjeux, Me Bombi Mara s’est dressé comme un fervent défenseur de l’innocence, exhortant le tribunal à rendre un verdict juste et éclairé, à restituer à Chérif Diaby l’honneur bafoué par des accusations infondées. La quête de justice, aussi longue et sinueuse soit-elle, ne saurait être écartée au nom de la vérité et de la dignité humaine.
Saliou Keita