La nuit tombe sur Conakry, mais le sommeil, lui, s’éloigne. Depuis quelque temps, l’insécurité gangrène la capitale guinéenne, transformant des quartiers entiers en zones de non-droit. Cambriolages, agressions, braquages… la violence semble avoir élu domicile dans cette ville autrefois plus paisible.
Face à cette recrudescence inquiétante, le parquet général près la Cour d’appel de Conakry a décidé de sortir de sa réserve. Dans une requête officielle, il enjoint les forces de police et de gendarmerie à passer à l’action. Désormais, chaque ruelle sombre, chaque coin suspect devient un théâtre potentiel d’intervention.
Les consignes sont claires : démanteler les zones criminogènes, contrôler l’identité des personnes suspectes, fouiller les véhicules aux allures douteuses. Mieux encore, les engins non immatriculés, souvent associés aux délits de fuite, seront systématiquement immobilisés. Un rappel à l’ordre qui sonne comme un sursaut d’autorité dans une ville où les citoyens commencent à perdre espoir.
Cependant, cette mobilisation est-elle la réponse adaptée à un mal aussi profond ? L’insécurité ne naît pas du néant. Elle se nourrit de la pauvreté, du chômage et d’un sentiment général d’abandon. Les forces de l’ordre auront beau multiplier les interventions, la paix durable passe par des réformes sociales et économiques de fond.
Les habitants de Conakry, eux, oscillent entre espoir et scepticisme. Pourra-t-on un jour marcher librement dans les rues après la tombée de la nuit, sans craindre l’ombre d’un danger imminent ? Les prochains jours diront si cette riposte sécuritaire apportera un début de réponse à cette question qui hante les esprits.
Alpha Amadou Diallo