Kaloum, samedi 15 février 2025. Il est environ 11 heures lorsque des flammes surgissent dans le quartier Manquepas, en plein cœur de la commune de Kaloum, à quelques pas de la présidence et de l’hôtel Kaloum. En quelques minutes, le feu dévore tout sur son passage, réduisant en cendres des commerces entiers et des biens de grande valeur. Si aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, le sinistre laisse derrière lui un paysage de ruines et des commerçants dévastés.
Sur les lieux, des victimes abasourdies tentent d’évaluer l’ampleur du désastre. Certains fouillent encore les décombres, espérant retrouver ne serait-ce qu’un vestige de leur gagne-pain. D’autres, sous le choc, racontent leur calvaire avec des trémolos dans la voix.
Des pertes incommensurables
Parmi eux, Aboubacar Camara, vendeur de meubles, n’en revient toujours pas. Il était absent lorsque l’incendie s’est déclaré. « J’ai reçu un appel de mes voisins m’informant du feu. Quand je suis arrivé, tout était parti : mes meubles, mon stock, et pire encore, plus de 40 millions de francs guinéens que je gardais dans un coffre en bois. J’ai tout perdu. Je prie le gouvernement de nous venir en aide », implore-t-il, les larmes aux yeux.
Mamadou Seydou Sow, vendeur de vêtements haut de gamme, a vu s’envoler des années d’efforts en quelques minutes. « Je venais de livrer une commande à Kipé quand j’ai appris la nouvelle. En arrivant ici, il ne restait rien : mes vestes italiennes, mes pantalons, mes chaussures, tout est parti en fumée. J’ai perdu plus de 60 millions de francs guinéens, sans compter les 6 millions qu’on m’avait confiés. Comment vais-je rembourser cela ? » s’interroge-t-il, désemparé.
Un appel à l’aide des commerçants sinistrés
Devant l’ampleur des pertes, les victimes en appellent aux autorités pour un soutien urgent. La question des indemnisations et de la reconstruction de ces commerces brûlés reste en suspens. En attendant, c’est un sentiment d’impuissance qui domine sur les visages des commerçants, désormais sans ressources.
Ce nouveau drame met une fois de plus en lumière l’urgente nécessité de renforcer la prévention et la gestion des risques d’incendie dans les quartiers marchands de Conakry. Pour l’heure, les cendres fument encore, et les vies brisées peinent à entrevoir l’espoir d’un nouveau départ.
Aziz Camara