Le leader du Rassemblement pour le développement intégré de la Guinée (RDIG), Jean Marc Telliano a déclaré, le vendredi 4 novembre 2022, au cours d’un entretien accordé à lindependant.org, que les injonctions de poursuites judiciaires, lancées la veille contre plusieurs ex hauts responsables guinéens, dont l’ancien président, Alpha Condé, est un « acte salutaire ».
Lesdites injonctions de poursuites, adressées aux procureurs de Conakry et de Kankan, par le ministre de la justice, Charles Alphonse Wright, visent 187 responsables déchus, soupçonnés de faits présumés de « corruption, enrichissement illicite, blanchiment d’argent, faux et usage de faux en écriture publique, détournement de deniers publics et complicité ».
Telliano estime que les actes posés par les autorités actuelles vont dans le bon sens, déplorant toutefois la méthode employée.
« C’est un acte salutaire. La récupération des domaines de l’État est aussi un acte salutaire (…) Mais ce que je déplore, c’est la pédagogie (car) ils ont toujours dit que la justice serait la boussole », a-t-il dit.
Le leader du RDIG, ancien ministre de l’agriculture, affirme saluer la « moralisation de la chose publique », tout en soulignant qu’aucun Guinéen ne devrait avoir le droit de s’octroyer des biens de l’Etat.
Telliano a dit inviter le président de la transition à ne pas chercher à influencer la justice guinéenne, au centre de toutes les critiques chez les partisans de l’ancien régime et au sein de certains partis politiques comme l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’Union des Forces Républicaines (UFR).
« Personne n’est contre le CNRD et l’échec de cette transition. Il faudrait que cela soit clair. Mais vous savez les businessmen de la crise… », a-t-il martelé.
Moins virulent qu’à son habitude, le leader du RDIG affirme espérer que le colonel Mamadi Doumbouya va parvenir à « rectifier le tir », en associant la classe politique à la prise de décisions, dans une dynamique consensuelle.
« On n’est pas contre les trois facilitatrices. L’État doit donner aussi la chance à la classe politique de designer trois facilitatrices ou facilitateurs pour que les six et un médiateur se retrouvent, discutent et nous proposer des TDR (termes de références) » a souhaité Telliano.
Interrogés par lindependant.org, plusieurs proches et collaborateurs de l’ex président dont les noms ont été mentionnés sur la fameuse liste, ont rejeté en bloc les soupçons portés contre eux.
L’ex directeur de protocole de la présidence de la République, Mamady Sinkoun Kaba, a dénoncé un procédé qui vise à souiller « l’honneur de ceux qui ont travaillé avec Alpha Condé ».
Amadou Tidiane Diallo