Au cours d’un entretien accordé à la Radiotélévision guinéenne (RTG), dans la soirée de ce jeudi 4 Mai 2023, le général Sadiba Koulibaly, chef d’état major général des forces armées guinéennes (CEMGA) a, dans un exercice qui s’apparente à une opération de « déminage », démenti systématiquement toutes les rumeurs alarmistes circulant ces dernières semaines autour de la grande muette.
Le général Koulibaly a commencé par balayer d’un revers de main les informations (Ndlr : circulant essentiellement sur les réseaux sociaux et des bloggeurs qui citent médiapart.fr) selon lesquelles des militaires étrangers seraient en Guinée pour diverses raisons.
« Depuis 2014, sous l’ex président le Pr Alpha Condé, nous avons programmé des exercices de sauts (en parachute) avec le Maroc (…) Toutes les armées du monde, dont les plus puissantes, coopèrent même avec de petits pays, mais Il n’a jamais été question d’installer des militaires étrangers sur notre sol », a-t-il expliqué l’officiel supérieur.
« Pour le cas du centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix, comme vous l’avez tous appris, il y a eu vol d’armes, il y a eu disparition d’une quantité d’armes dans le magasin d’armement du CNP. Quand un telle chose arrive, partout au monde (…), le premier responsable c’est le commandant de l’unité. On ne blague pas avec les questions d’armes », a martelé le général Koulibaly.
« Bien que l’enquête est en cours (…) il (Ndlr : le commandant d’unité) n’a pas été puni parce qu’il est le fautif : il a été puni parce que c’est un responsable et il a manqué à ses responsabilités », a-t-il dit.
Revenant sur le cas du limogeage du lieutenant-colonel, Ismaël Keïta, directeur du renseignement militaire, le CEMGA, assure qu’il s’agit d’une affaire de disparition de produits toxiques.
« La lutte contre les produits toxiques a été engagée par le président avec le CNRD (Ndlr : Comité national du redressement pour le développement, nom de baptême de la junte militaire), lequel CNRD englobe toutes les forces de défense et de sécurité. C’est dans cette foulée qu’il a eu saisie de médicaments par la douane et par d’autres services compétents, même le long de certaines frontières. Quand ces médicaments sont confiés à un responsable quelque part et que ces médicaments disparaissent, la moindre des choses c’est de prendre des mesures administratives contre l’intéressé et le remettre à la justice », a soutenu le général Koulibaly.
Le CEMGA a par ailleurs expliqué que la dissolution du Bataillon de la sécurité présidentielle (BSP) relevait plus de nécessité administrative que d’un quelconque autre dessein.
Il a expliqué comment ce bataillon est passé du nom de Bataillon autonome de la Sécurité présidentielle (BASP) sous l’ex président Lansana Conté (Ndlr : disparu en décembre 2008), puis régiment présidentiel sous Dadis (2008-2009), avant que ses éléments ne sont redéployés par le général Sékouba Konaté (2009-2010) à Samoreyah (Kindia) dans le cadre de la « force africaine en attente », avant traverser l’époque d’Alpha Condé (2010-2021) sous le nouveau nom de BSP jusqu’au coup d’état du 5 septembre 2021 quand dans les faits, il fut remplacé par les Forces Spéciales.
« Il ne s’agissait que d’une formalité administrative (…) Après le 5 septembre 2021, les missions du BSP ont été dévolus aux Forces Spéciales et ses éléments ont été cantonnés au kilomètre 36. L’une des recommandations dans le cadre de l’ouverture des frontières à l’époque était de renforcer la sécurité. C’est ainsi que les éléments qui constituaient le BSP ont été redéployés aux frontières. Donc quasiment, depuis cette date, c’est une unité qui n’existait plus, mais administrativement, en vertu du parallélisme des formes, seul un décret peut abroger un autre décret (…) Il était temps de mettre fin à cette situation », a détaillé l’officier supérieur.
Le CEMGA a par ailleurs démenti les rumeurs de brouilles entre lui et le ministre de la défense nationale, le général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara dit « Idi Amin » ou avec le général Balla Samoura, Haut commandant de la gendarmerie nationale.
Il a également démenti l’information selon laquelle il aurait déménagé du camp Samory, sis à au Centre ville, à Kaloum.
Alpha Amadou Diallo