Youssouf Fofana, la vingtaine, étudiant en licence 2 à l’Institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée (ISSEG), arrondit ses fins de mois en pratiquant le métier de coiffeur. Ce parcours atypique est celui d’un jeune homme qui veut prendre son destin en main.
A quelques jours de la rentrée académique, Fofana pense déjà aux charges qu’il aura à supporter pour traverser sans écueil l’année en cours.
« Depuis 2016 que j’ai commencé à pratiquer la coiffure. C’est un métier que j’ai appris à travers des amis. A un certain âge, tu es déjà obligé de trouver une activité génératrice de revenus pour couvrir tes besoins », conseille-t-il.
Fofana n’oublie pas ses origines modestes : une famille nombreuse et pauvre, mais il est parvenu, grâce à la coiffure, à couvrir l’essentiel de ses besoins quotidiens et surtout financer ses études.
De son quartier Tombolia, en haute banlieue de Conakry – où il a réussi à trouver un local pour aménager son salon de coiffure – il s’organise pour rallier son université, située dans le quartier Lambayi, à plusieurs kilomètres de là.
« Je quitte Tombolia pour Lambayi. C’est trop distant et il y a des embouteillages. Chaque fois que c’est possible, j’ouvre le salon à partir de 20h jusqu’à 23h pour gagner de l’argent (entre 5000 et 10000GNF, selon le modèle de coiffure) et assurer mes dépenses », explique Fofana.
Le jeune homme dit profiter de ses 3 jours de repos pour « réviser, préparer ses thèmes d’exposés et faire des recherches » avec l’objectif de décrocher son diplôme.
Ainsi, sans abandonner le chemin de l’université, l’étudiant Fofana montre la voie à ses camarades d’âge, dans un pays où une bonne partie des jeunes compte sur l’assistance des parents pour s’en sortir au quotidien. Reste à savoir s’il fera des émules.
Aissatou Walid bah